samedi 13 février 2010

Stardust - Neil Gaiman - 1998




J’avais envie de lire quelque chose qui change. Qui change des volumes de littérature victorienne de 800 pages que je lis depuis Noël (en victime tout à fait consentante, je vous rassure)(mais bon, j’ai quand même utilisé le mot victime). Et, pauvre innocente que je suis, je m’étais dit: pourquoi pas un petit livre de fantasy, écrit en bon gros caractères, un peu science-fiction peut-être. Ce serait Stardust, ou ça ne serait pas.


Me voici donc lancée dans l’aventure, le livre à la main gauche, une compote de potiron à la main droite. Et là, page 4, le livre me tombe des mains. Il y a les mots Victoria, Charles Dickens, Oliver Twist.



Rien de moins.


Car figurez vous, chers amis, que Stardust revendique un caractère victorien, avec ce petit village de la campagne anglaise avec ses us et coutumes, avec cette intrigue chronologiquement située au début de l’ère victorienne.


Habile transition: l’intrigue.

Un grand mur infranchissable sépare le royaume de Faërie et le petit village de Wall, le bien nommé. Infranchissable? Pas tout à fait. Une brèche existe, mais elle est gardée en permanence afin d’empêcher tout passage. Cependant, la garde se relâche une fois tous les neuf ans, afin qu’ un grand marché puisse avoir lieu. C’est à cette occasion seulement que les deux peuples peuvent se mélanger - au sens propre et figuré. D’un des mélanges en question résulte Tristran Thorne.

Un jour, il décide de gagner le coeur de la belle Victoria en partant à la recherche d’une étoile filante qu’ils ont vu tomber dans Faërie. Il franchit alors le mur. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’il n’est pas le seul à rechercher cette étoile. Une chose est sûre: il va y avoir de la fight.



Vous l’avez deviné, Stardust est un conte - avec ses sorcières, ses princes vaillants, ses licornes et autres créatures magiques, ses demoiselles en détresse, ses métamorphoses, son héros en pleine formation. Il a cette petite patine des contes, mais à la Perrault, avec bains de sang, trahisons, violences. Et même quelques scènes de mélange fougueux qui n’ont pas manqué de faire rougir votre humble servante, en mode Victoria fin de règne.



Mon ignorance me contraint à avouer que je ne sais pas s’il y a du conte de fée victorien là dessous. Je le soupçonne, mais ce n’est qu’une intuition. En fait, si ça se trouve, je délire complètement. Vous me direz, charmant lectorat.


La conte de fée est quand même remastérisé, avec par exemple un petit goût pour le cartoon: l’étoile a un vocabulaire qui ferait pleurer le capitaine Haddock.

Et en même temps, tout ce beau monde a un petit côté shakespearien - avec les intrigues pour accéder au pouvoir, les trahisons entre frères, les trois sorcières, les fantômes des assassinés qui prennent la parole.

Et le tout est empreint de la mélancolie qu’entraîne la chute d’une étoile que l’on a blessée et amenée à terre.



Au final, cela donne un métissage curieux, intéressant et agréable - le livre se lit d’une traite et je le recommande. J’ai cependant l’impression de ne pas lui rendre totalement justice, car je l’ai lu purement pour l’intrigue, sans trop faire attention au style, à l’écriture (pas d’humeur - cela arrive, même aux meilleurs). Je l’ai pris comme une pause, un moment de détente, sans rien lui demander de plus. Je pense que d’autres en parleront mieux que moi.


5 commentaires:

  1. Le "cri" de Munch... J'imagine bien la scène: toi, le livre à la main gauche, la compote de potiron et ton exclamation au bout de la page 4!
    Certaines lectures peuvent surprendre!

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  2. * Pour le coup, oui! je ne m'attendais pas du tout à ça. Je pensais plutôt à de la science fiction.

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  3. C'est par ce livre-là que j'ai découvert Gaiman, et même si je l'ai aimé (ce qui m'a entraînée à lire tous ses autres livres)(plutôt ceux sur lesquels j'ai pu mettre la main), c'est au final celui qui m'a le moins plu dans les œuvres "pour adultes" de l'auteur. Gaiman a un style très particulier, qui transparaît moins ici, mais qui est à son apogée dans "Nevewhere" et "American Gods". Il a une certaine manière de mettre en scène ses personnages, qui se cachent souvent derrière des noms usuels (dans le sens d'usage et non d'habituel), et qui vont se retrouver confrontés à des forces qui les dépassent, ces forces étant souvent ancrées dans un reste de mythologie. J'ai pour cet auteur et son imagination débordante un amour inconditionnel.

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  4. * Cachou, je note ces titres! Ton enthousiasme est communicant!

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  5. J'ai bcp aimé le film, rien que de penser à De Niro, je ris !

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