dimanche 11 juillet 2010

Bored to Death - HBO - 2009


Je suis très difficile en séries ; je n’ai pas dit exigeante notez. C’est-à-dire que j’ai beaucoup de mal à trouver des séries qui me plaisent, mais quand j’accroche, ça ne veut pas forcément dire qu’elles vont faire l’unanimité. Je pense à Desperate Housewives (qui n’est jamais crédible), Big Bang Theory (toujours le même type de blagues), Merlin (pour les prépubères), Glee (parfois qq). Mais je les aime d’amour.


On pourra trouver des défauts à Bored to Death. Mais ce n’est pas grave.


Jonathan Ames (Jason Schwartzman) est un écrivain juif new-yorkais mal dans sa peau, obsédé par son ex, qui n’arrive plus à aligner deux mots sur son Mac (syndrome qui guette dangereusement votre humble servante). J’aime beaucoup ce concept ; on pourrait presque en faire un acronyme comme les américains en raffolent : SHNYJ (Self-Hating New York Jew). Tout cela donne lieu à de jolies scènes de comédie à la Woody Allen, avec un humour tendrement déjanté, subtil, mélancolique.




Mais Jonathan Ames, comme tout bon superhéros, cache une autre identité: écrivain raté le jour, détective privé non agréé la nuit. Le plan, c’est de faire de sa vie un roman noir à la Chandler, à la Ellroy, et Jonathan Ames prend un plaisir évident à s’approprier le vestiaire de Humphrey Bogart (d’ailleurs, on se souvient que Woody Allen lui voue un véritable culte dans «Play It Again Sam»). On y sent une désuétude, une nostalgie, pas désagréables ma foi. Et effectivement, on a bien les belles femmes vénéneuses, les rues sombres d’une grande ville, l’alcool, les volutes de cigarette, les hôtels minables, les maîtres chanteurs. C’est très étonnant de voir cet univers transposé dans le New York du XXIè siècle. Mais toute cette ambiance n’est pas à la hauteur des cas minables qu’on lui confie. Jonathan Ames est un détective un peu nul, résout ses affaires sans le faire exprès, mais c’est ce qui est rigolo.




Les autres personnages sont à l’origine de scènes à l’humour plus gras, et tout aussi jouissif. Ray, le duveteux et potelé meilleur ami du héros, est un dessinateur de bande dessinée qui connaît des complications sexuelles dans son couple et fait généreusement don de sa semence à des lesbiennes. (Vous l'avez reconnu? C'est le barbu dans Very Bad Trip!)




George, le patron de Jonathan, est un vieux beau à l’air ahuri, qui trompe son ennui et oublie son âge dans les bras de ses conquêtes et la fumée de ses joints. C’est RE-JOU-I-SSANT! Ce sont des personnages à la Wes Anderson (dont Jason Schwartzman est un habitué): ils sont névrosés, ne sourient jamais, ont les yeux tombants, chuchotent plus qu’ils ne parlent, et ont constamment l’air en apesanteur. D’où la très légère sensation d’ennui qu’on peut ressentir en regardant cette série: les personnages sont «bored to death» et se distraient comme ils peuvent.




Et puis un atout de taille: New York, qui n’a pas été aussi bien filmé depuis Sex and the City. On s’y promène beaucoup, et pour une fois, on sort de Manhattan, on prend le métro et on va à Brooklyn. J’aime beaucoup la façon dont la série exploite cette ville, et s’approprie le New York de Woody Allen et du film noir.


Alors pour la nouvelle saison, j’aimerais qu’ils exploitent davantage l’alcoolisme de Jonathan, les BD de Ray et qu’il y ait un véritable fil conducteur entre les épisodes. Parce qu’à 8 épisodes par saison, on peut faire un effort. Sinon, ne rien changer: c’est parfait.


7 commentaires:

  1. Depuis le temps qu'il faut que je m'y mette à cette série.
    En plus, sur la dernière photo, Jason a un air de Steve Carell, et moi je l'adore Steve Carell.

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  2. Je ne connaissais pas cette série, je vais aller regarder le premier épisode, je suis très intriguée, là.
    Sinon, même remarque que la divine Ofelia concernant Steve Carrell et Jason S. :-))

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  3. * Ofelia, bien vu pour Steve Carell! Tu avais déjà entendu parler de la série alors? J'ai l'impression que c'est hyper confidentiel!

    * Fashion, ravie d'avoir titillé ta curiosité! :)

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  4. Bon, dis donc, ma jolie petite renarde, c'est pas tout ça mais tu vas quand même bien finir par nous lire quelque chose, non?

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  5. Mon prochain post (dès mon retour de week end) sera sur Proust : Renarde ou comment ne pas faire les choses à moitié ;)

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  6. En effet, tu ne fais pas les choses à moitié si tu pars en week-end le mercredi!
    ;-))
    Mais je te pardonne car Marcel est grand

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  7. Oui j'en ai entendu parler lors de sa sortie américaine (je suis les séries sur internet donc j'ai le même rythme de visionnage que les américains) en effet, elle n'est pas très connue.

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